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Photo du rédacteurMuriel de Saint Sauveur

La pluralité, un véritable pouvoir pour demain

Nous étions nombreuses chez l’un de nos confrères à venir écouter jeudi dernier des experts et expertes sur le double regard qu’apporte la pluralité. Mais je ne me lasse pas de revenir sur le sujet de nos cerveaux communs, ils sont identiques.

Il n’est pas inutile de le rappeler.


D’autant que les récentes découvertes dues à l’IRM nous le prouvent. Le bébé ignore son sexe et n’en prend conscience que autour de 2 ans. Hélas entre temps il aura déjà vécu dans une chambre rose ou bleu et sera déjà genré. Si tel n’est pas le cas, il ou elle verra son cerveau se modifier en fonction de son éducation. 


Nous possédons 100 milliards de neurones et 1 million de milliards de synapses. Or 90% de nos synapses se forment après la naissance. Ainsi le cerveau se modifie t’il en fonction du nombre d’années d’apprentissage dans un certain domaine et le changement est réversible. Si l’on vous apprend à jongler durant 3 mois, votre cerveau va se modifier d’une certaine façon. Si vous arrêter l’apprentissage, il reprendra sa forme initiale. 

Les musiciens par exemple ont tous la même évolution du cerveau quel que soit leur profil.


Le problème est que nous sommes très vites conditionnés. Prenez un test géométrique. Demandez à des garçons et des filles de faire ce test en le décrivant comme géométrique, les garçons seront meilleurs. Prenez le même test et décrivez le comme un test de dessin. Les filles seront meilleures que les garçons. Les uns et les autres auront déjà été conditionnés par leur environnement.

Conclusion, c’est bien notre éducation et non la biologie qui nous enferme dans des stéréotypes. En prendre conscience est la première étape, les modifier est la seconde.


Certaines entreprises s’y attellent telle Orange qui a lancé des formations sur les biais décisionnels que peuvent avoir leur manager. C’est ce que nous faisons chez Mazars au Royaume-Uni, il faut maintenant convaincre les autres pays de mener les mêmes actions.


La conclusion de ce colloque dont je vous passe d’autres interventions, tient en deux points : le pouvoir n’a pas de sexe et l’on est dans l’impasse si on oppose femmes et hommes.

Les différences tiennent autant à l’éducation genrée qu’à des différences de personnalité. Pour autant, si l’on souhaite faire changer le management des entreprises il faut que les femmes s’engagent. Car comme le précise Clarisse Reille, Présidente de Grandes Ecoles au féminin, les changements souhaités et demandés par les anciens des grandes écoles dans une excellente enquête sur le management, prouvent que le modèle de réplication des élites est arrivé à saturation.


De la diversité et de la mixité pourront amener les entreprises et les politiques à imaginer de nouveaux modèles managériaux que réclament aujourd’hui aussi bien les femmes que la génération Y.


Peut-être rien de bien nouveau dans ces affirmations, diront certaines d’entre vous, mais encore une fois une compréhension claire et répétée de la situation ne peut pas nuire à son évolution qui semble pourtant en route.

Espérons que la crise ne va pas stopper ce mouvement sous prétexte de revenir aux fondamentaux pour développer son business et s’en tenir à de bonnes vieilles méthodes.


Mesdames, n’oubliez pas de parler haut et fort en ces moments difficiles, comme nous l’a dit Vincent de Gaujelac, sociologue, la crise n’est pas arrivée, elle est là et elle sera durablement la face visible de notre nouvel environnement.

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