Je reviens de Luxembourg, où j’ai participé à un débat organisé par la Fédération des femmes cheffes d’entreprise et le Parlement européen sur le thème : à travail égal, salaire égal.
Surprise : interrogés par le Parlement quant au thème jugé comme le plus important sur le sujet lié aux femmes, 12 pays ont désigné l’inégalité de salaire et 12 autres ont mis en avant les violences faites aux femmes. Dans des pays européens censés avoir atteint un certain niveau d’égalité démocratique, que la violence faite aux femmes demeure encore un sujet critique est bien inquiétant. La France n’est pas mieux que les autres sur les inégalités de salaire, car si la différence est de 12% au Luxembourg, elle est selon le dernier rapport de l’INSEE de 25%. Plus grave, l’écart de salaire entre les hommes et les femmes ne s’est réduit que de 4 points en 18 ans. On est loin du but.
La discussion devant une soixantaine de femmes a été musclée, chacune et chacun – car il y avait 1 homme pour 3 femmes – ayant son avis et c’était le but du jeu. L’une des panelistes est même allée jusqu’à dire qu’elle se sentait obligée de bientôt demander des quotas pour les hommes car il ne fallait pas exagérer le féminisme. Mais quel féminisme !
Ce n’est que justice sociale que de revendiquer d’être payée comme les hommes pour le même travail, que de demander que la maternité fasse partie de la carrière pour éviter que les femmes ne soient discriminées pour cette raison et que la famille et ses obligations soient partagées par un couple et non dévolues aux seules femmes.
Il n’y a dans ces revendications aucune agressivité envers les hommes, mais un souhait de voir les droits des hommes et des femmes respectés de manière égalitaire.
Malheureusement les raisons des inégalités de salaire sont multiples ; la maternité, les stéréotypes encore largement véhiculés sur les femmes et leur soi-disant manque de disponibilité mais aussi leur manque de confiance en elles qui les empêchent de demander. Demander la fameuse augmentation ou le poste convoité. Comme l’a dit l’une des chefs d’entreprise si l’on ne nous demande rien, on pense que tout va bien.
Bref une discussion passionnante dans un pays qui se pose la question des quotas n’ayant que 2% de femmes au sein des conseils d’administration.
Finalement l’Europe a encore du chemin à faire et à 27, il va être bien long. N’attendez pas Mesdames que les choses changent, osez.
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